IMAGINER UN NOUVEAU MONDE

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La Grande Activité

1052 Peinture de guérison
1052 Peinture de guérison

Je lis Éric Baret*, Le sacre du dragon vert, c’est vraiment ce qu’il me faut en ce moment, même si ce n’est pas facile à intégrer : être dans le ressenti, le silence… Mais j’espère qu’à force de lire et de relire, je vais commencer à m’imprégner de cette approche et de sa pratique qui est, comme le dzogchen*, une non-pratique de chaque instant : c’est bien ce qui me plaît. Trouver mon rythme dans le non-faire, tout en ordonnant, en simplifiant les bases, pour qu’elles puissent permettre au futur de se mettre en place spontanément et sans effort. Lâcher prise du superflu et concentrer l’essentiel, que ce soit dans les objets matériels, dans les idées, dans les activités. Si j’arrive à accomplir cette démarche dans mon environnement de Chiang Mai pendant les mois à venir, ce sera un modèle pour gérer plus facilement celui de Musiège*, afin d’être prêt à déménager dans un nouveau lieu. 

Le travail à faire est autant dans la tête que dans le matériel, surtout dans la tête. Si l’idée est précisément établie, elle se manifestera facilement dans la matière. Il faut faire de l’ordre autant dans les petites listes et les dossiers, que dans les armoires et l’ordinateur. Un travail de réduction, de simplification, de détachement. Quel est mon but ? Ne pas avoir de but, dirait Éric Baret ! Qu’est-ce que je veux être ? Ne rien être, n’être personne. C’est la première étape. À partir de ce non-projet et ce non-être, la Grande Activité se manifeste, celle de co-créer l’évolution de l’humanité ou de l’univers ; mais elle ne peut se manifester qu’à partir de l’abandon de toute activité et de toute identité égotique. C’est là que l’épuration doit s’effectuer, intérieure et extérieure.

Je repensais hier aux personnes « to emulate » dans le Gateway*, celles que j’admire, qui devraient me donner une idée de ma mission, de la direction à prendre. Ce sont surtout les maîtres spirituels. Les activités que j’admire chez eux sont l’écriture d’ouvrages, l’enseignement, les discours ; les retraites et ateliers ; la création de centres ou de communautés et leur organisation. Leurs qualités sont la sagesse, la compassion, la paix et la joie intérieures, l’équanimité… Ceux que j’admire, chacun dans son style particulier : Ayya Khema*, Lama Gangchen, Ajahn Sumedho, Ajahn Buddhadasa*, Ajahn Po, Master Sheng Yen, Harada* Sekkei Roshi, Sogyal Rinpoché, Namkhai Norbu, le Dalaï-Lama… mais aussi Éric Baret, Lise Bourbeau, Mantak Chia, André Van Lysebeth, Claude Berthoumieux, Dan Winter, Helen Palmer, Barbara Marx Hubbard… et j’en oublie sûrement.

Enseigner, je commence ; écrire des livres aussi ; donner des ateliers ou des retraites, je vais m’y mettre ; créer un centre ou une communauté est un projet qui me tient à cœur depuis quelque temps déjà… Ainsi, je suis bien sur la bonne voie, à mon modeste niveau. Comme dit Barbara Marx Hubbard, faire les choses qu’on aime, celles pour lesquelles on a des aptitudes particulières, est notre meilleure manière d’aider le monde. Pour développer davantage mon potentiel dans ce domaine, il faut rester connecté à la source, aux sources, et continuer à apprendre ; et il ne faut pas négliger le Gateway, qui est une approche pratique et actuelle à l’évolution illuminée de l’homme et du monde. 

 

* Baret (Éric) (né en 1953) : disciple de Jean Klein, Éric Baret enseigne le shivaïsme tantrique du Cachemire. Il est devenu mon principal maître spirituel depuis notre rencontre en 2002.

Dzogchen (tibétain) : littér. la grande perfection. Doctrine de l’école nyingma du bouddhisme tibétain, introduite au Tibet au huitième siècle par Padmasambhava. Ses adeptes considèrent le dzogchen comme un enseignement secret du Bouddha et comme le niveau suprême de tous les enseignements bouddhiques.

* Musiège : village de Haute-Savoie où je résidais à cette époque lors de mes séjours en France.

* Gateway to Our Conscious Evolution : école en ligne, créée par Barbara Marx Hubbard, qui propose une voie de développement vers la prochaine étape de l’évolution humaine.

* Khema (Ayya) (1926-1997) : née à Berlin, Ayya Khema fut ordonnée nonne en 1979 au Sri Lanka. Elle enseignait le bouddhisme theravada et la pratique des jhanas, les absorptions méditatives. Elle fonda en 1978 le Wat Buddha Dhamma, un monastère de la forêt situé en Australie, où j’ai fait ma première retraite avec elle en février 1990 (voir mon livre Le parfum de l’éveil). Elle fut ensuite mon principal maître spirituel jusqu’à sa mort. 

* Buddhadasa (Ajahn) (1906-1993) : ordonné moine à l’âge de vingt ans, Ajahn Buddhadasa fonda en 1932 le monastère de Suan Mokkh, qui fut le premier monastère de la forêt dédié à la méditation dans le sud de la Thaïlande. Son dernier projet, dans les années 1980, fut d’établir à Suan Mokkh un centre international de Dharma qui organise régulièrement des cours et des séminaires sur le bouddhisme et des retraites de méditation. Ajahn Buddhadasa fut, avec Ajahn Chah, un des maîtres thaïlandais les plus influents du vingtième siècle. J’ai eu la chance de suivre son enseignement de 1988 à 1993.

* Harada Sekkei Roshi (1927-2020) : abbé d’Hosshin-ji, monastère zen de l’école soto situé à Obama, sur la côte nord-ouest du Japon. Harada Roshi accueillait volontiers les étrangers, moines et laïques, dans son monastère.


25 octobre 2002, Chiang Mai

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