IMAGINER UN NOUVEAU MONDE

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Vivre dans le monde ou retiré du monde

1058 Peinture de guérison
1058 Peinture de guérison

Hier soir, j’ai lu les articles de Penor Rinpoché, du moine carmélite MacNamara et d’un cheik sufi dans What is Enlightenment?, le magazine d’Andrew Cohen. Chacun prêche pour sa paroisse, et n’est pas près d’admettre que les vues des autres puissent aussi être justes et efficaces pour attein­dre l’éveil. La fin des guerres sur cette planète n’est pas pour demain ! Ceux qui ont renoncé au monde croient que c’est indispensable, alors que d’autres pensent qu’il est impératif de vivre dans le monde. Certains considèrent qu’on ne peut pas progresser sur la voie sans le soutien d’un maître ou d’une tradition, d’autres que ce n’est pas nécessaire. Il n’y a bien sûr pas de réponse absolue à ce genre de questions : toutes les voies ont leurs attraits, mais aussi leurs limitations. 

De mon côté, je me rends compte combien il est agréable de vivre un peu retiré du monde, comme je le fais en ce moment. Être libre, sans obligations, responsabilités, engagements, délais, rendez-vous : dans la solitude et le silence ; sans trop de pollution verbale, comme dit le père Mac­Namara. Tout en gardant quand même un œil distant sur le monde, pour l’observer, et ne pas en oublier la futilité et les turpitudes. C’est pourquoi, quand je pense à me remettre en ménage, il faut bien que j’y réfléchisse à deux fois. J’aimerais essayer de garder ce rythme jusqu’au printemps, retrouver un espace de calme, de paix, de joie intérieure, sans me laisser prendre par le stress des activités fébriles. Quand je pense à ma longue période de solitude et de célibat, à Tahiti puis à Bangkok, c’était sans doute une des plus belles périodes de ma vie, riche et productive : je n’ai cessé d’apprendre, de pratiquer, de faire des retraites, de peindre, d’écrire. J’avais beaucoup de temps pour moi, pour contempler le monde, la nature et vivre à mon rythme, sans compromis. 

 

22 octobre 2000, Chiang Mai

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