Je suis allé au marché, faire des provisions pour ne pas devoir sortir pendant ces jours de fête. Il reste une semaine avant le début de la nouvelle année. Même si cela ne signifie pas grand-chose pour moi, c’est une occasion, ou un prétexte, pour redéfinir mes buts et prendre de nouvelles résolutions. 

J’ai relu hier l’article de Dan McKee sur son expérience d’illumination, et je crois vraiment que mon premier désir ou but serait d’« atteindre » cet état de paix, de silence et d’absence de désir, planification, agitation, distraction. Pouvoir simplement rester dans l’éternel présent, sans soucis, préoccupations ni intentions. C’est un peu paradoxal de désirer l’absence de désir ; et se fixer cela comme but n’est pas très réaliste non plus, puisqu’il semble que c’est quelque chose qui arrive spontanément, et non comme le résultat d’un effort ou d’une intention. Le meilleur moyen serait peut-être de simplement prier que cela m’arrive ; et me mettre dans cet état d’esprit – ou simplement dans « l’état » – le plus souvent possible. 

Deuxième but : développer mes dons, ceux qui peuvent me permettre de rendre service, d’aider à alléger les souffrances des êtres et les conduire à la libération. Et cela par différents moyens : cours de Reiki, soins angéliques, piliers de lumière, cartes et peintures de guérison, mail et networking, site web, accrochage de tableaux, discussions, échanges, disponibilité, prières… Mes autres buts, au niveau de la création, sont de continuer la peinture, et de trouver de nouvelles inspirations et de nouveaux moyens d’expression et de diffusion. Puis de reprendre l’écriture. Je n’ai pas continué, pour l’instant, mon projet de livre. J’aimerais trouver des moyens plus simples de m’exprimer par les mots. Un autre désir, plus mondain, est d’arriver à améliorer mon swing et à mieux jouer au golf. 

Ce sont des buts ou des désirs, mais où sont les résolutions ? Il me semble que je n’ai pas très envie de prendre des résolutions, de m’engager à des efforts que je ne suis pas sûr de pouvoir tenir à long terme. Je trouve que j’ai déjà une vie très active et disciplinée ; il vaudrait mieux que j’essaie de lâcher prise et de m’accorder un peu plus de répit et de bon temps, plutôt que d’autres contraintes et servitudes. La résolution devrait être d’en faire un peu moins, de pratiquer le wu wei*, de m’accorder plus de moments de paix, de joie, d’émerveillent, de silence, de non-désir, sans planifier ni me préoccuper du futur ou de ce qu’on pensera de moi. Là, on rejoint le premier but : l’éveil ! 

* Wu wei (chinois) : littér. ne pas faire, non-action. Le wu wei est une philosophie de vie prônée par les taoïstes, qui consiste à s’abstenir de toute intention d’accomplir quoi que ce soit. Le pratiquant du wu wei se contente de suivre le flux de la vie en répondant spontanément aux besoins et aux demandes qui se présentent.

25 décembre 2000, Chiang Mai