Quand je vois les projets qui fleurissent actuellement, ils prennent en général la liste de tous les domaines de l’activité humaine, du fonctionnement de la société, et les étudient l’un après l’autre pour voir comment ils pourraient les changer et les améliorer (Jean-Jacques Crèvecœur, Thriveon, Barbara Marx Hubbard…). Mais de cette manière, à mon avis, on ne crée pas un nouveau monde, on essaie d’améliorer le monde existant, mais le paradigme reste le même, parce que l’homme reste le même.

Avant de pouvoir le changer, il faut bien comprendre ce qu’est le monde, ce que l’homme appelle le monde, et de quelle manière ce monde existe. En fait, il n’existe pas par lui-même, car il n’est qu’une projection de l’esprit humain auquel nos sens semblent donner une réalité matérielle. Mais le monde est une illusion, il n’existe pas indépendamment de celui qui croit l’observer, l’être humain, l’homo sapiens, dans son niveau actuel de développement. Et ce monde est une projection imagée, à trois dimensions, de nos émotions et de nos états d’âme correspondant à notre niveau de conscience. Un niveau de conscience qui ne nous permet pas de percevoir la vraie nature de la réalité. Ce que nous percevons, c’est une représentation conceptuelle et dualiste de notre processus mental. Ce monde imaginaire reflète en images nos désirs et nos attachements, mais aussi nos aversions et nos peurs, que nous projetons dans un temps linéaire qui va du passé au futur en passant par le présent. Les concepts sont les objets concrets ou abstraits que nous pouvons nommer et qui constituent notre perception. La dualité concerne les sensations que nous avons par rapport à ces objets, agréables, désagréables ou neutres, qui produisent les notions de bien, de mal et d’indifférence. Les sensations agréables produisent le désir et l’attachement pour ces objets, les sensations désagréables l’aversion et la peur, et les sensations neutres l’ignorance et l’indifférence.

Ainsi, dans la variété infinie des manifestations phénoménales que nous percevons comme le monde et qui apparaissent dans notre esprit à chaque instant, nous nous focalisons sur les choses qui nous semblent agréables ou bonnes et que nous désirons acquérir, ou garder si nous les possédons déjà, et sur les choses qui nous semblent désagréables ou mauvaises et que nous désirons repousser ou détruire, ou dont nous avons peur. Toutes les autres, nous les ignorons.

Tant que l’homme sera dominé par l’avidité, l’aversion et l’ignorance, il vivra dans un monde qui sera un reflet de ses compulsions, comme le monde actuel, avec de légères variations selon les époques, mais il n’y aura pas de changements profonds. Un monde régit par le mensonge, la manipulation, la malveillance, la confusion, l’avidité, la haine, la peur, le manque, la servitude, dans lequel il a l’impression d’être une victime de son environnement et des autres. Ce ne sera pas un nouveau monde.

Pour se libérer de sa condition de victime asservie, il faut que l’homme élève considérablement son niveau de conscience, pour arriver dans un état où il sera complètement libéré de ses émotions négatives, dans un premier temps de l’avidité et de l’aversion. C’est ce qu’on peut appeler l’ouverture du cœur, et un niveau de conscience supérieur à 500 (sur une échelle de 0 à 1000). Mais il faut que cette ouverture du cœur corresponde à une mutation génétique irréversible, pas à une expérience mystique temporaire. Un nouveau monde pourra alors s’instaurer, dans lequel les dysfonctionnements grossiers du monde actuel, comme les guerres, la famine, l’esclavage, la peur auront définitivement disparu. Les dysfonctionnements plus subtils disparaîtront à leur tour dans des niveaux de conscience plus élevés.

Cette mutation ne se fera pas du jour au lendemain, elle prendra un certain temps. Les enfants qui vont naître auront bientôt tous le nouveau code génétique. Certains individus seront capables d’élever par eux-mêmes leur niveau de conscience et de muter. D’autres, par contre, n’y parviendront pas ; il faudra attendre qu’ils meurent tous pour que la planète soit complètement purifiée des bas niveaux de conscience.

Transition ou mutation

Il faut noter que certaines des caractéristiques du nouveau monde existent déjà dans le monde actuel, ou sont en train de se développer, parallèlement aux anciennes caractéristiques qui continuent pour l’instant de prévaloir. Cela permettra d’effectuer une transition en douceur. Ceux qui ont déjà muté aideront les autres à muter, et aideront le nouveau monde à s’installer progressivement et à remplacer l’ancien.

Pour ceux qui auront muté, les nouvelles caractéristiques du monde seront évidentes, et elles se mettront en place sans effort et sans opposition. Les autres, par contre, seront encore attachés à l’ancien système, ils essayeront par tous les moyens de le préserver et s’opposeront au changement. Mais ils ne pourront pas y parvenir, car le changement fait partie du plan divin, et il s’instaurera, quoi qu’il en soit. Pour l’instant, ceux qui ont muté sont une minorité, bien que plus de la moitié de la population a probablement déjà commencé à muter. Toutefois, pour éviter les affrontements et les conflits, il est important qu’une élévation du niveau de conscience de l’humanité ait lieu rapidement. Il est probable, pour que ce soit possible, que nous assistions à des événements imprévus, que nous recevions des aides extérieures, et que des personnes influentes occupent bientôt des positions de pouvoir dans la société. Il faut noter qu’en ce moment le taux vibratoire de la planète est en train de s’élever fortement et ce processus devrait soutenir l’élévation du niveau de conscience de l’humanité.

Mon impression, pour qu’on puisse parler d’un monde nouveau, est qu’il faut que toutes les caractéristiques du monde actuel disparaissent, et que de nouvelles caractéristiques apparaissent si elles sont nécessaires. La plupart des institutions et des caractéristiques du monde actuel, si on les analyse bien, permettent à ceux qui le dirigent de le contrôler. Dès le moment où les nouveaux êtres humains n’auront plus besoin d’être contrôlés par une structure d’autorité hiérarchique, car ils seront suffisamment évolués et éveillés pour fonctionner d’une façon synarchique, il pourra vraiment changer. Je vais prendre une liste des activités humaines et des structures de la société dans le monde actuel, et voir comment et pourquoi toutes celles-ci vont pouvoir disparaître. Il faut noter que, pour l’instant, la plupart de ces activités et de ces structures créent, directement et indirectement, des problèmes et des souffrances pour la plus grande partie de la population mondiale, et ont des effets destructeurs sur l’environnement.

18 novembre 2020, Chiang Mai