Désirs et besoins
Quand on parle de changement ou de nouvelle réalité, ce qui effraie le plus les gens, c’est de savoir si, dans le nouveau système, ils pourront toujours satisfaire leurs besoins et leurs désirs, souvent sans bien savoir ce qu’ils représentent précisément, la différence entre les deux, et leur importance réelle.
Il est intéressant aussi de se demander ce qui prime dans notre vie, nos désirs ou nos besoins ? Et lesquels nous sont vraiment nécessaires ? Et pour commencer, il est important de définir ce que signifient désir, besoin et nécessaire.
- Désir : Tendance qui porte à vouloir obtenir un objet connu ou imaginé. (Robert)
- Besoin : Exigence pour l'être humain ou l'animal, provenant de la nature ou de la vie sociale. (Robert)
- Nécessaire à : Dont l'existence, la présence est requise pour répondre au besoin de quelqu'un, au fonctionnement de quelque chose. (Robert)
Les besoins recouvrent l'ensemble de tout ce qui apparaît « être nécessaire » à un être, que cette nécessité soit consciente ou non. De nombreuses classifications des besoins ont été proposées. Elles sont souvent contestées, car elles postulent généralement que les besoins de tous les êtres humains sont identiques.
Un besoin, c’est quelque chose qu’on considère comme nécessaire, alors qu’un désir serait plutôt quelque chose qu’on considèrerait comme utile ou agréable, en fonction de ses aspirations, mais pas indispensable. S’il semble évident que nous n’avons pas tous les mêmes désirs, nous n’avons pas non plus tous les mêmes besoins.
Le premier sens d’un besoin, c’est quelque chose qui nous semble nécessaire, ou est considéré comme nécessaire, au maintient de la vie organique dans la 3ème dimension. La première chose à laquelle on pense, c’est la nourriture. Pourtant la nourriture matérielle n’est pas nécessaire à la vie. Des milliers de gens ne mangent pas et se nourrissent de prana ou de lumière (c’est un autre sujet). Certains ne boivent pas non plus.
Respirer, est-ce un besoin ? Dans certaines situations de calme ou d’hibernation, il semble que la respiration pulmonaire ne soit pas nécessaire, on peut aussi respirer par la peau. Ce qui semble nécessaire, par contre, c’est un environnement gazeux ayant des caractéristiques bien définies, en particulier un taux minimum d’oxygène et un taux maximum de gaz et autres produits toxiques.
Un besoin vital semble aussi être le besoin de dormir, même si certaines pratiques méditatives pourraient remplacer le sommeil.
D’autres conditions de notre environnement qui semblent nécessaires à la vie humaine, à part la composition de l’air, sont la pression atmosphérique, la gravité et la température, qui doivent rester dans certaines limites. Ces quatre besoins sont satisfaits à la surface de la Terre dans des conditions normales, aussi on les considère généralement comme acquises, même si la pollution et le réchauffement climatique pourraient remettre en question leur équilibre naturel.
Maintenant, il faut bien voir que ces besoins ne sont pertinents que si on désire vivre, ou prolonger notre vie physique sur cette planète. Sinon, tous nos désirs et nos besoins qui concernent le monde matériel disparaissent instantanément.
Les moines bouddhistes de la tradition theravada, qui s’efforcent de vivre simplement dans le détachement des possessions matérielles, considèrent qu’ils ont quatre besoins vitaux qui sont satisfaits par la générosité des laïques : la nourriture (les aumônes de nourriture qu’ils reçoivent chaque matin), l’habit (les trois robes, qu’ils reçoivent lors de certaines cérémonies), le logement (une chambre ou un kuti dans un monastères, mais certains moines vivent aussi pendant de longues périodes dans la forêt, abrités sous un parapluie) et les médicaments (lorsqu’ils sont disponibles).
Mais ces quatre besoins ne sont pas vraiment des besoins vitaux. On a vu qu’on n’avait pas besoin de manger pour vivre. Lorsque le climat le permet, on peut aussi vivre nu, c’est ce que font certaines tribus et les communautés nudistes. Et on peut vivre dehors, comme certains moines et yogis en Asie, et de nombreux déshérités (ou SDF) dans toutes les parties du monde.
Quant aux médicaments, ils ne sont pas disponibles partout et pour tous, et il existe des sectes religieuses qui refusent de les utiliser. La maladie fait partie de la vie humaine, et si le corps n’est pas capable de guérir tout seul, au pire, il va mourir, ce qui est de toute façon inévitable.
On constate donc qu’il a peu de véritables besoins vitaux, mais que ce qu’on considère généralement comme des besoins sont plutôt des désirs pour vivre d’une façon qui nous paraît plus confortable. Les exigences et les lois de la vie sociale créent également des besoins, qui ne sont toutefois pas des besoins vitaux (c’est un autre sujet). De nombreux besoins sont nécessaires pour satisfaire certains désirs, mais si on renonce à ces désirs, ces besoins disparaissent aussitôt. Par exemple, un besoin qui semble incontournable dans notre société, c’est le besoin d’argent. Mais n’est-il pas qu’un moyen de financer nos désirs (c’est aussi un autre sujet) ?
Donc le vrai sujet à explorer, ce sont nos désirs, afin de bien voir, pour chacun de nous, quels sont ceux que nous considérons comme des besoins, et auxquels nous sommes très attachés. Mais nous sommes souvent très attachés aussi à ceux que nous ne considérons pas comme des besoins, et il n’est pas nécessairement plus facile de s’en libérer.
16 août 2021, Khanom