On peut parler sans fin de ce qui ne va pas dans ce monde et de ce qu’il faudrait changer. Ce n’est toutefois pas inutile, parce que nous n’en sommes souvent pas conscient ou nous ne savons pas comment les choses fonctionnent et quelles sont les véritables causes des problèmes. Et même si nous le savons, cela ne signifie pas que nous serions capables de changer les choses, ou si nous en sommes capables, de les changer d’une façon judicieuse.

Dans le Human Design, il y a une partie du circuit collectif logique qui décrit bien cette situation. Les circuits sont des séquences d’aspects de la personnalité humaine (appelés aussi clés génétiques, car ils font partie de notre code génétique). Les circuits collectifs concernent nos capacités ou nos actions au niveau collectif (de la société dans son ensemble), et le circuit logique regarde vers le futur et a pour objectif d’améliorer les conditions de la société dans le futur. Cette partie du circuit logique est composée de quatre clés génétiques : 58, 18, 48 et 16 (les 64 clés génétiques correspondent aux 64 portes du Human Design, aux 64 hexagrammes du Yi Jing et aux 64 codons de notre code génétique). 

Le 58 est conscient des imperfections de notre réalité, mais son amour de la vie se manifeste par la volonté d’améliorer les choses dans le monde qui l’entoure et de rendre service au niveau collectif. Le 18 perçoit les erreurs et les dysfonctionnements en toutes choses afin d’apporter des améliorations, mais il ne connaît pas les solutions. Il a peur de l’autorité ou la conteste. Le 48 a une profonde sagesse naturelle qui trouve de nouvelles solutions à tous les problèmes, mais il a de la difficulté à les partager et à les mettre en œuvre.
Le 16 a beaucoup de talents et de compétences. Son enthousiasme communicatif lui permet de réaliser avec succès les projets qu’il soutient. 

Les personnes qui ont dans leur thème ces quatre clés génétiques sont conscientes de l’imperfection du système et capables de partager leur vision (58), elles perçoivent précisément quelles sont les choses qui ne vont pas (18), elles ont des solutions à proposer (48), et elles ont l’enthousiasme et les capacités nécessaires pour mettre en œuvre ces solutions. La séquence de ces quatre clés produit aussi l’énergie qui permet la manifestation. Mao Tsé-toung avait ces quatre clés dans son thème. Il avait en plus la clé génétique de la révolution. Tout le monde ne sera pas d’accord avec sa vision de l’amélioration du monde chinois, mais il a été capable de la réaliser.

On constate donc que changer le monde, ou améliorer le futur, n’est pas si simple, car certains voient que le monde n’est pas parfait, d’autres voient ce qui ne marche pas, d’autres ont des idées ou des solutions, et d’autres seulement sont capables de faire quelque chose. Mais ils n’ont pas tous les mêmes visions et les mêmes idées, et s’ils se mettent ensemble et parviennent à s’entendre, ils ne trouvent pas toujours l’énergie ou les moyens financiers (qui sont aussi une forme d’énergie) pour passer à l’action. Et même lorsque des actions sont réalisées, quelles qu’elles soient, violentes ou non, il n’est pas sûr qu’elles se montreront judicieuses et qu’elles produiront réellement une amélioration sur le long terme.

Car les êtres humains, même les plus sages et les plus éveillés, n’ont qu’une vision limitée de la réalité, la réalité dans un sens large, universel ou global. Cette vision est limitée par les conditions de notre monde matériel de la 3ème dimension, et par les capacités humaines, aux niveaux physiologique, émotionnel, mental et spirituel, dont nous jouissons dans ce niveau de réalité. Il semble donc que toutes les idées de changement que nous pouvons avoir ne peuvent pas transcender cette réalité, et qu’elles s’y situeront toujours. Ce qui signifie qu’on ne peut pas compter sur l’homme pour changer le monde, pour créer, ou même imaginer, un nouveau paradigme ou une nouvelle réalité, mais seulement sur une intervention divine ou, pour ceux qui n’aime pas ce terme, une intervention non humaine, ce qui nous laisse suggérer tout ce que nous ne pouvons pas imaginer à notre humble niveau. Cela ne nous empêche pas de penser, d’imaginer, de rêver, car nos idées ont probablement une portée universelle qui dépasse les limites de notre monde. S’il est probable qu’elles ne sont pas réalistes et qu’il ne serait pas approprié qu’elles puissent se manifester telles quelles, pourquoi ne pourraient-elles pas inspirer le plan divin, qui saura les adapter de façon judicieuse à la nouvelle réalité dont lui seul a encore le secret.

Comme nous ne savons même pas si le nouveau monde sera matériel ou non, il est certainement plus sage de cultiver notre foi, de développer nos vertus et d’élever notre niveau de conscience, plutôt que d’entreprendre des actions sur le plan matériel.

20 août 2021, Khanom