Les activités humaines
J’ai pris deux listes des secteurs de l’activité humaine, celle du Réenchantement de Jean-Jacques Crèvecœur et celle de ThriveOn de Foster Gamble. Elles sont très similaires à quelques détails près. Elles contiennent une douzaine de secteurs qui, chez Jean-Jacques Crèvecœur, sont chacun divisés en deux. Ces secteurs constituent la structure de nos sociétés actuelles, structure qui répond aux besoins de la vie collective de l’homme dans son niveau de conscience et de développement actuel. Il est intéressant de constater que dans chacun de ces secteurs, il y a un certain nombre de problèmes qui produisent des dysfonctionnements et des souffrances, et expliquent les imperfections et les turpitudes du monde actuel. Selon Jean-Jacques Crèvecœur et Foster Gamble, pour changer le monde il s’agit de trouver des solutions à ces problèmes.
Dans le système de Jean-Jacques Crèvecœur, il y a en moyenne une quinzaine de problèmes pour chacun des 24 secteurs, soit un total d’environ 300 problèmes à résoudre, dont la plupart sont des conséquences difficilement évitables du fonctionnement de nos sociétés capitalistes libérales, qui semblent être un reflet des aspirations et des besoins individuels de leurs membres. Curieusement, ces systèmes mentionnent les problèmes, mais ne mentionnent pas les aspects positifs qui existent certainement aussi dans chacun de ces secteurs.
On voit donc que le problème ne se situe pas au niveau de la société, mais de l’homme qui a créé cette société pour répondre à ses besoins. Ainsi, en changeant le fonctionnement de l’homme, on éliminera du même coup la plupart des problèmes de la société. Certains, et même la plupart, des secteurs d’activité pourraient même complètement disparaître.
Pour l’instant, l’homme est un être insatisfait, accablé par toutes sortes de souffrances, qui s’imagine qu’il peut trouver la satisfaction, le bonheur, dans le monde extérieur dont il se sent séparé. Il a donc beaucoup de besoins et de désirs qu’il imagine que le monde extérieur devrait pouvoir satisfaire s’il le contrôle et l’organise de façon appropriée. Ce sont toutes les stratégies qu’il a imaginées pour mettre le monde à son service qui ont créé peu à peu toutes les structures et les institutions de la société, sans se douter de tous les effets indésirables et les problèmes qu’il créait en même temps.
La réalité, dont l’univers et la nature sont des expressions phénoménales, fonctionne selon un plan divin, une intelligence supérieure, qui a une vision de la totalité dans toutes ses dimensions. L’homme, par contre, quand il se prend pour Dieu, n’a qu’une vision très limitée de la réalité, car il ne perçoit que l’espace à trois dimensions dans lequel il vit pendant une courte période de temps linéaire qui ne dépasse pas souvent une centaine d’années. Il est rarement conscient de ses limites et prend pour absolue la réalité relative qu’il perçoit.
Nos besoins physiologiques
L’homme est constitué d’abord d’un corps physique qui, pour fonctionner, a des besoins physiologiques semblables à ceux des animaux. Il a principalement besoin de respirer et de manger. Respirer, tant qu’il y a de l’air qui contient les gaz appropriés dans des proportions appropriées et n’est pas trop pollué, n’a pas jusque-là été un gros problème pour l’humanité, mais pourrait le devenir si la pollution continue à augmenter. On peut aussi imaginer qu’un nouvel être humain, avec un corps composé d’éléments plus subtils, par exemple de lumière, n’aurait plus besoin de respirer. On peut d’ailleurs cesser de respirer dans des états profonds de méditation.
Le besoin de manger est probablement celui qui a eu la plus grosse influence dans le développement des sociétés et qui produit actuellement le plus de problèmes. Pourtant il est prouvé maintenant que l’homme n’a pas besoin de manger, il peut se nourrir de prana. Des milliers de gens se nourrissent actuellement de prana. Il y a même des femmes qui n’ont absorbé aucune nourriture physique pendant leur grossesse et n’en ont donné aucune à leur enfant (en dehors du lait maternel).
On peut imaginer ce que serait un nouveau monde où les êtres humains n’auraient plus besoin de manger. Des secteurs complets de l’activité humaine disparaîtraient complètement, comme l’agriculture, l’élevage, l’industrie alimentaire, le transport et la distribution de la nourriture, le commerce de l’alimentation (magasins, supermarchés, marchés), la restauration, la construction de cuisines et de salles à manger, la fabrication et la commercialisation des appareils et du matériel de cuisine et des services et accessoires de table. Indirectement, cela aurait des conséquences considérables sur l’environnement, l’écologie, le besoin d’énergie, l’occupation des sols, la préservation de la nature et le paysage, la pollution, l’économie, et la santé, puisque la nourriture est la cause de la plupart des problèmes de santé. Cela résoudrait aussi définitivement le problème de la famine et de la malnutrition.
Le fait de ne plus avoir besoin de manger produirait aussi de grands changements dans notre emploi du temps et notre vie quotidienne. Nous n’aurions plus besoin de faire des courses de nourriture, de cuisiner, de manger ni de faire la vaisselle. Comme la digestion est, dans notre vie, ce qui consomme le plus d’énergie, nous aurions plus d’énergie et nous aurions moins besoin de sommeil, environ la moitié de nos besoins lorsque nous mangeons.
Dans la société actuelle, la plupart des gens doivent travailler pour gagner leur vie, leur pain quotidien, pour pouvoir se nourrir et nourrir leur famille, c’est-à-dire pour survivre. Souvent, ce travail est peu gratifiant, il demande beaucoup de temps et d’énergie et ressemble à un esclavage. Sans manger, est-ce que les gens auront encore envie, et besoin, de travailler ? Avoir assez d’argent pour acheter à manger est un besoin vital, mais quels sont, dans notre vie, les autres besoins vitaux, qui nous obligeraient à travailler pour pouvoir les satisfaire ? C’est une question que nous pouvons nous poser.
Un monde sans argent
Un autre changement important qui devra nécessairement se produire pour créer un nouveau monde est la suppression de l’argent, qui fera disparaître avec lui le travail rémunérateur. Sans argent, les secteurs de l’économie et de la finance disparaîtront. Le contrôle de la nourriture et de l’argent est ce qui a produit des sociétés fonctionnant selon un système hiérarchique, où ceux qui sont en haut de la hiérarchie ont le pouvoir et contrôlent le reste de la population. Les besoins de ce système ont créé la politique et l’administration, qui prélèvent des impôts et maintiennent le peuple dans la servitude. Sans nourriture et sans argent à contrôler, il n’y aura plus d’impôts à prélever ni de gens à faire travailler pour gagner un salaire qui leur permette de manger. Donc on peut imaginer que les secteurs de la politique, des gouvernements et de l’administration vont aussi disparaître dans une nouvelle société éveillée.
Les armes
Un des besoins est aussi d’avoir une armée qui permette aux dirigeants soit d’aller conquérir de nouveaux territoires et de s’accaparer des richesses, soit de se défendre contre d’éventuels prédateurs. L’attaque et la défense résultent toujours de l’avidité de l’homme, son besoin de s’approprier et de conserver ce qu’il s’est déjà approprié. La cause originelle de l’avidité, qui est un des plus puissants instincts de l’homme, est le besoin de nourriture, qui était impératif pour survivre. L’autre instinct de base est l’agressivité, qui permet de soutenir l’avidité par l’attaque ou de la protéger par la défense.
Si l’homme a besoin soit d’attaquer soit de se défendre pour assurer ses besoins en nourriture, c’est parce qu’il a l’impression de vivre dans un monde de manque, où il n’y a pas assez de nourriture ni de ressources pour tout le monde. La relation avec autrui est toujours une relation gagne/perd, et dans nos sociétés, ceux qui se nourrissent à leur faim, ou sont suralimentés, le font au détriment de ceux qui meurent de faim, non seulement dans d’autres parties du monde, mais même de plus en plus dans leur propre pays.
Il faut observer que l’argent est devenu une arme beaucoup plus redoutable que les mitraillettes, les bombes et les missiles nucléaires, et surtout beaucoup plus pernicieuse. Si les armes traditionnelles permettent de tuer et de détruire de façon brutale, l’argent permet de contrôler, de manipuler, de corrompre, d’asservir de façon cachée et subversive. Les dommages et les souffrances qu’il peut produire ne sont pas spectaculaires et instantanés, mais vont se manifester subrepticement sur le long terme.
Nouvelles technologies
D’autres changements importants qui vont permettre la naissance d’un nouveau monde sont l’énergie libre et le contrôle de la gravité. Les technologies qui le permettent existent déjà, mais ne sont pas encore disponibles, car le monde n’est probablement pas encore prêt pour les recevoir. Pour l’instant, ce sont des technologies créées par l’homme, mais on peut imaginer qu’elles deviendront des processus naturels. Ces techniques on déjà existé sur la Terre, et elles existent sur d’autres planètes.
Le contrôle de la gravité a permis de construire les pyramides et d’autres constructions qui ont nécessité le transport sur de grandes distances de blocs de pierre de plusieurs dizaines ou centaines de tonnes. Il permet aussi les déplacements rapides non seulement sur la Terre, mais également dans l’espace intergalactique, sans utiliser nos moyens de transport énergivores actuels.
L’énergie libre dépend de la capacité de capter et d’utiliser l’énergie du vide qui existe partout en quantité inépuisable. Pour l’instant, l’idée est d’utiliser cette énergie pour faire marcher gratuitement et sans épuiser nos ressources naturelles et sans polluer toutes nos machines, voitures, avions, bateaux, appareils électroménagers, ordinateurs, téléphones, etc., mais il faut bien comprendre que tous ces appareils ont été conçus en fonction de nos besoins actuels et des sources d’énergie disponibles, comme le pétrole et l’électricité. Dans un nouveau monde, nous n’aurons plus besoin de la plupart de ces appareils, et le problème de les alimenter en énergie ne se posera plus.
Une autre technique qui sera disponible dans le nouveau monde est la capacité de matérialiser et de dématérialiser selon les besoins et pendant des durées variables mais limitées. La matière utilisée sera probablement moins dense que les matériaux que nous utilisons aujourd’hui, et ce ne seront pas des matériaux qu’il faudra aller extraire de la terre sous forme de minerais, puis raffiner et transformer pour pouvoir les manufacturer. Je vois ces matériaux plus comme des formes de lumière que nous pourrons façonner avec notre esprit et nos intentions. C’est de cette manière que nous pourrons créer nos vêtements et nos habitations.
L’homme du nouveau monde sera un être très créatif, un véritable artiste, qui créera son environnement dans un idéal de beauté et d’harmonie.
19 novembre 2020, Chiang Mai
La vue du monde
Dans le système de Foster Gamble, il y a un secteur qui ne figure pas dans celui de Jean-Jacques Crèvecœur, la vue du monde (worldview). Je pense qu’il est primordial, et selon la vue du monde qu’on choisit, tous les autres secteurs deviennent inappropriés (irrelevant). Car les 12 ou 24 secteurs correspondent à la vue du monde actuelle, celle d’un bas niveau de conscience collectif basé sur la logique cartésienne, qui a dominé le monde occidental depuis le 17ème siècle. Cette vue du monde a permis de développer la science et la technologie, l’industrie, et de créer peu à peu la société capitaliste libérale que nous connaissons aujourd’hui. Curieusement, les croyances qui sont les fondations de ce système n’ont jamais été sérieusement remises en question et ont prévalu. Comme elles s’opposaient aux croyances religieuses en cours, on a peu à peu écarté celles-ci pour créer les sociétés de plus en plus laïques et athées d’aujourd’hui. Ces croyances ont aussi conduit à la destruction de l’environnement, la pollution de la terre et l’aliénation de l’homme, et à une situation critique où la survie de l’humanité, et de la vie, est menacée sur notre planète.
Il semble toutefois, et cela devient plus apparent dans la crise actuelle, qu’une partie de la population est en train de s’éveiller et de remettre en question les motivations de ceux qui contrôlent encore la société basée sur les croyances de l’ancien monde. Cette société n’est plus vivable, elle est en pleine décadence et doit disparaître. Mais ceux qui la contrôle essaient de la maintenir en vie par tous les moyens, la force, la manipulation, la corruption, le mensonge, pour préserver leurs intérêts personnels, soutenus encore par la majorité de la population qu’ils manipulent par l’intermédiaire des dirigeants politiques et des médias qui sont à leur botte. Mais probablement plus pour très longtemps, car ils deviennent de moins en moins crédibles, et alors que le niveau de conscience du collectif augmente, les gens commence à s’éveiller et à se rendre compte de ce qui ne va pas.
Selon David Hawkins, le niveau de conscience qui correspond à la vue cartésienne du monde, la vue de la séparation, de l’égoïsme, de l’avidité, de la servitude, est limité à 400, qui est le niveau de conscience des plus grands esprits dans les domaines de la science, de la technologie, de la finance, de la philosophie, de la politique. Ils sont encore loin du niveau de 500, celui de l’ouverture du cœur, qui permet d’avoir une nouvelle vue du monde, une vue holistique et altruiste basée sur l’unité, l’amour, la générosité, la transparence.
Ce dont je me rends compte, c’est que la différence entre ces deux vues du monde ne concerne pas seulement la perception de la réalité, mais aussi celle de la vérité. Je m’étonnais, dans la crise actuelle, que les deux camps qui semblent se former, ceux qui sont du côté des dirigeants politiques et des médias officiels et ceux qui sont du côté de ceux qu’on appelle les complotistes, ne parviennent pas à s’entendre, ni même à communiquer paisiblement. Ils s’accusent mutuellement de mentir, de diffuser des fake news, et chacun défend sa vérité avec acharnement. Est-ce que cela ne signifierait pas qu’ils n’ont pas la même vérité, ou la même vue de ce qu’est la vérité ? Car ces deux vérités ne sont pas basées sur la même vue du monde, et le système d’analyse qui permet de décider ce qui est vrai dans une vue du monde n’est pas valable dans l’autre où cela est considéré comme faux. Les cartésiens considèrent comme faux tout ce qui ne peut pas être démontré par leur système logique, scientifique et matérialiste et tout ce qui n’est pas appuyé par des sources appartenant à leur système de croyances. Les complotistes considèrent que ce système d’analyse n’est plus valable et s’applique à une vision erronée de la réalité. Il n’y a donc pas de dialogue possible.
Je l’ai vu cette semaine lors de mes dernières discussions avec des amis. Une amie critiquait le film Hold up, que je n’ai pas encore vu, et que je ne sais pas si je vais regarder, en me disant qu’il ne contenait que des mensonges, et un ami me disait qu’il avait vu une liste d’affirmations des complotistes et qu’il pourrait en quelques minutes me démontrer qu’elles sont toutes fasses. Curieusement, même les vérités incontestables de l’ancien monde me semblent souvent moins vraies et me parlent moins que les affirmations discutables des complotistes. C’est quand même étrange, et qu’est-ce que cela signifie ? Mais je me disais que si on donnait la Bible ou n’importe quel texte religieux à un cartésien, il pourrait affirmer qu’il n’y rien de vrai dans ces textes, car il s’agit d’un autre niveau de vérité qui n’est pas accessible à un esprit cartésien. J’ai l’impression que les complotistes ne cherchent pas à démontrer logiquement leurs positions, mais plutôt à éveiller les gens à une autre vision de ce qu’est la réalité et la vérité. Car avons-nous envie de continuer à vivre dans un monde cartésien, qui détruit l’environnement, aliène ses habitants et les maintient dans la peur, la souffrance et l’asservissement ? Sommes-nous faits pour vivre de cette manière dans ce monde matériel limité ? Ou sommes-nous faits pour développer nos potentialités divines et vivre dans un monde de paix, d’amour et d’abondance ? Alors, ne vaut-il pas mieux écouter ceux qui remettent en question le monde actuel, même si, dans ce monde, leurs messages ne sont pas politiquement corrects et sont considérés comme des fake news ? De toute façon, il n’y a pas de vérité objective, même si la science s’efforce, à coup de milliards, d’en trouver une…
Le faire et l’avoir, ou l’être ?
Dans le monde actuel, les préoccupations essentielles de l’homme sont le faire et l’avoir, au détriment de l’être. Le faire et l’avoir sont des stratégies pour faire face au manque que ressent l’homme qui vit dans les bas niveaux de conscience. Il se sent séparé du tout, du monde extérieur, et s’imagine qu’il doit s’activer pour aller y chercher ce qui lui manque. C’est une activité effrénée et constante pour demander, chercher, acquérir, obtenir, prendre, voler, piller, mais aussi pour étudier, s’informer, apprendre. Et ce qu’il a réussi à s’approprier, il a l’impression de l’avoir, que cela lui appartient, que c’est sa propriété, et il s’efforce alors de le garder et de le protéger, non seulement d’éventuels prédateurs, mais aussi de la perte, de la destruction, de l’usure, et de la dégradation plus ou moins rapide, ou de l’obsolescence qui menace toutes les possessions matérielles. C’est bien sûr un objectif irréaliste puisque tous les objets du monde phénoménal sont impermanents, quant aux objets mentaux, les idées et les connaissances, ils sont menacés par l’oubli et les changements idéologiques qui les rendent obsolètes.
Le faire et l’avoir sont intimement lié au temps, au temps linéaire, le temps qui passe, du passé vers le futur en ignorant le présent. Comme le futur est inconnu et incertain, l’homme qui ne fait pas confiance au plan divin pour lui procurer ce dont il a besoin dans le moment présent, qui est le seul où l’on a des besoins réels, s’active pour acquérir puis pour préserver ce dont il pense avoir besoin dans le futur. Le faire et l’avoir ont donné naissance dans notre système de société à des droits. Le faire au droit au travail et l’avoir au droit à la propriété privée, la propriété des biens mobiliers et immobiliers et la propriété intellectuelle. Ces droits sont toutefois très fragiles. Le chômage, la maladie et les accidents menacent le droit au travail ; le vol, l’expropriation, la taxation, les crises, les catastrophes naturelles et les guerres menacent le droit à la propriété privée. Même si des moyens sociaux comme les assurances, les rentes et retraites, les compensations et les subventions, semblent offrir une sécurité contre les imprévus, ils sont bien fragiles et sont à la merci des caprices et des intérêts des pouvoirs politiques et économiques.
Ainsi, tant que le faire et l’avoir seront nos moyens de survie, nous ne pourrons jamais vivre dans un monde de paix et de bien-être durables. L’agitation, le stress et l’inquiétude seront toujours présents.
L’être est très différent, c’est un état où le faire et l’avoir ont complètement disparu. Plus de manque, plus rien à chercher ni à acquérir, et plus rien à amasser ni à préserver. Plus de temps linéaire, car les souvenirs, les nostalgies et les regrets du passé ne sont plus des modèles pour appréhender et organiser un futur incertain. Nous pouvons enfin vivre pleinement, c’est-à-dire être dans l’éternel présent. Nous réalisons que tout ce dont nous avons besoin nous est spontanément offert par le plan divin auquel nous faisons complètement confiance. Et d’ailleurs nous avons de moins en moins de besoins. De quoi pourrions-nous avoir besoin quand nous sommes constamment dans la plénitude, la paix et la béatitude ? Quand quelque chose se présente, une réponse spontanée se manifeste, avec ou sans notre intervention, selon les cas. Il n’y a pas d’action ou d’effort, ce qui serait du faire, ni d’appropriation, qui serait de l’avoir, mais l’être, qui englobe toute chose dans son essence ou crée en exprimant une des infinies potentialités de lui-même. L’essence de l’être contient tout et peut s’exprimer sous toutes les formes possibles, qu’elles soient matérielles ou spirituelles, c’est en même temps l’omnipotence, l’omniprésence et l’omniscience de l’être divin que nous sommes. Dans cet état, toutes les contingences du monde et ses secteurs d’activités n’ont plus aucune raison d’être. Y chercher des solutions ne conduirait pas à un nouveau monde, mais à une nouvelle version d’un monde du faire et de l’avoir, avec ses limitations, ses imperfections et ses souffrances.
21 novembre 2020, Chiang Mai